Et si les panneaux solaires lourds et volumineux d’aujourd’hui étaient, un jour, remplacés par des cellules photovoltaïques de l’épaisseur d’une feuille de papier ? C’est en tout cas dans ce sens que travaillent les chercheurs de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) depuis une dizaine d’années. Ils ont conçu des cellules plus fines qu’un cheveu humain qu’ils impriment sur une feuille de plastique.

Sur les images filmées par le laboratoire de recherche, on a un peu l’impression qu’ils ont disposé plusieurs pellicules d’appareils photo les unes en dessous des autres sur une feuille plastique. Ils collent ensuite cette feuille sur un support souple et solide à la fois, sachant que ces cellules sont particulièrement fragiles. Pour ce support, ils utilisent un matériau composite appelé Dyneema, tellement solide qu’il est utilisé pour fabriquer des vestes pare-balles. Et si l’on en croit le MIT, l’ensemble a été roulé et déroulé plus de 500 fois pour tester sa résistance et il continuait à fonctionner.

Les panneaux solaires modernes, tels qu’on les connaît, ont été inventés en 1939 par Russell Ohl et sont disponibles commercialement depuis les années cinquante. Mais depuis, la technologie n’a pas autant évolué que certains l’aimeraient. Les panneaux – du silicium coincé entre du plastique et du verre – pèsent lourd, ce qui rend l’installation et la logistique parfois compliquées. Alors que les mini-cellules du MIT sont moins efficientes que celles des panneaux traditionnels, mais elles sont aussi beaucoup plus légères. Le résultat, assurent les chercheurs, c’est qu’elles génèrent 370 watts par kilogramme, soit 18 fois plus par kilogramme qu’un panneau solaire actuel.

 

En mer ou sur des terrains humanitaires

Le MIT cite deux exemples d’applications. D’abord, on pourrait fixer ces mini-cellules à la voile d’un bateau pour l’alimenter en électricité. Elles sont souples et légères à ce point. Autre exemple, ces grandes tentes souvent déployées par les secours après un tremblement de terre, des inondations ou dans un camp de réfugiés. Là aussi, on peut poser ces feuilles – plutôt que des panneaux trop lourds – sur la toile de tente et fournir de l’énergie dans une zone dévastée, sans forcément avoir recours à des générateurs volumineux, chers et polluants. Imaginez aussi ces cellules sur un drone qui gagnerait ici en autonomie.

L’un des chercheurs du MIT, particulièrement optimiste, se projette à moyen terme dans un monde où ces feuilles solaires seront aussi rapides à imprimer qu’un journal et pourront ensuite être aisément déployées. L’invention doit encore, comme toujours, passer à l’étape de la production à grande échelle. Mais sur une planète en quête d’énergies renouvelables, elles pourraient intéresser beaucoup de gouvernements et d’entreprises.

source : francetvinfo.fr