Grâce à la pose de panneaux photovoltaïques, Ariane et Thomas couvrent les besoins de leur ferme, la Ru du Plaisir, à Tournières (Calvados). Une initiative soutenue par la Région.
À presque 40 ans, Ariane et Thomas sont devenus, il y a deux ans, les propriétaires de la ferme du Ru Paisible à Tournières (Calvados). Pourtant, rien ne prédestinait le couple, ni à se rencontrer, ni à se lancer dans le milieu agricole. Leurs choix de vie les ont rassemblés. Ils se sont lancés dans une grande aventure : la création d’une ferme autonome.
De l’aéronautique à l’agriculture
Le couple a vécu deux vies en une. Avant de poser pied dans le Bessin, Ariane était ingénieure aéronautique, Thomas, photographe. En 2015, Ariane songe à changer de voie, et c’est un documentaire Arte qui va lui faire prendre sa décision. « Le documentaire présentait une femme qui faisait son pain. Elle semblait sereine et joyeuse et elle m’a donné envie d’avoir cette sérénité, et surtout, de faire du pain », se remémore la jeune femme qui ne perd pas de temps et prend une année sabbatique pour se former au milieu agricole.
Elle reprend ses études, obtient son certificat et… Rencontre Thomas. Très vite, l’idée de créer leur propre ferme soude le couple qui part faire un tour du monde pendant deux ans, « voir ce qui se faisait dans le maraîchage ».
Après des mois et des mois de recherche, une opportunité s’offre à eux dans le Bessin et fin 2021, les voilà propriétaires de près de 20 hectares, à Tournières.
Des produits bios, des installations éthiques
Les nouveaux exploitants ont une idée bien précise de ce qu’ils veulent faire : une ferme autosuffisante, agricole et énergétique, mais aussi de l’hébergement. Dans leur serre poussent piments, poivrons, ail, carottes, tomates qu’ils transforment en pickles de légumes dans leur laboratoire.
Dans leur fournil rénové, Ariane fabrique son pain au levain, pétri à la main. Leur ferme s’organise autour de trois pôles d’activité et notamment l’hôtellerie. « Nous proposons quatre chambres d’hôtes et une table paysanne avec les produits de la ferme. Bientôt, nous aurons également un spa », précise Ariane.
Pour suivre le fil rouge de cette ferme écologique et éthique, le couple fabrique sa propre électricité. L’été dernier, des panneaux photovoltaïques ont été posés sur 70 m² de leur toiture et leur permettent d’alimenter les besoins de la ferme. Dans ce cadre, les exploitants ont bénéficié d’une aide de la Région de 6 000 € pour un projet d’une valeur totale de 24 000 €. Avec cette installation, ils ont considérablement allégé leurs factures d’électricité.
Hervé Morin, Président de la Région Normandie, a salué l’initiative du couple en désignant « un projet qui a du sens. Ce que vous faites, c’est ce que l’on veut : faire de l’agriculture et développer les circuits courts ». Depuis 2017, la Région a soutenu 340 installations d’énergie solaire photovoltaïque, à hauteur de 5,4 millions d’euros.
Ces aides doivent aboutir sur le déploiement du photovoltaïque en Normandie, bien que le Président de la Région ait soulevé « deux grands dangers : l’artificialisation du paysage du bocage au détriment du tourisme et la diminution du potentiel agricole, avec le risque de voir les exploitants stopper leur production pour ne produire que de l’électricité qui leur rapporte plus d’argent ».
L’exploitation d’Ariane et de Thomas, à taille humaine, est donc, un bel exemple à suivre que le public sera invité à découvrir le 14 juillet 2024, « quand tout sera prêt ».